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André BOURDIL Peintre

1911-1982

 

Paris & A. Breton

Marseille

Aix - l'enseignement

tragédie Cathare

 

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FIN

Paris - André Breton

En 1950 et 1951 il est nommé Professeur de dessin au Lycée J.B. Say et au Lycée Montaigne.

En 1954 il fait connaissance d'André Breton qu'il intéresse au travail de son épouse sur les chants berbères des montagnes de Grande Kabylie et lui offre un tableau "Le Viol " dont André Breton écrira en 1956 " l'impression a été si forte qu’un long moment mon regard s'est moulé sur ces volutes d'ambre rose… ".

Marseille - L'Académie de Peinture

Il fonde en 1958 l'Académie de Peinture Moderne à Marseille et participe à diverses Expositions, en particulier à celles de l'Ecole de Paris à la Galerie Charpentier (1955-1956-1960) ; Raymond Nacenta aime Sa peinture : " Son art est fait de compositions abstraites pleine d'imagination et toujours harmonieuses de couleurs ".

La presse française et étrangère saluent son talent à l'occasion de son exposition à la Galerie Synthèse à Paris en novembre 1959 ; les critiques d'art de l'époque découvrent un artiste mystique, secret et discret au style hiératique, aux œuvres faites de teintes assourdies, étranges, où l'on découvre un ensemble de symboles à la jonction de la figuration et de l'abstraction, de la nostalgie et du tragique. Tout, chez Bourdil se développe à partir de thèmes totémiques, de signes en forme d'amulettes, rappelant à la fois les rivages de l'Orient et les lointaines Antilles, perdus dans son subconscient.

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Aix-en-Provence - L'Atelier - L'Enseignement

En 1960, nommé Conseiller technique et pédagogique pour les Arts Plastiques, au Secrétariat à la Jeunesse, il est chargé à Aix-en-Provence d'un enseignement officiel destiné aux adultes et aux jeunes ; de nouveau aux prises avec les paysages Cézanniens, son art va évoluer ; il installe son atelier en haut du Cours Mirabeau où il restera jusque en 1975.

Dans l’impossibilité momentanée de peindre à l'huile en raison de l'état de ses bras, il porte tous ses efforts sur la peinture à l'eau, sur des gouaches d'une qualité qu'il souhaite égale à celle de ses dessins qui l'avaient amené à maîtriser magistralement la mine de plomb, comme en témoigne la "Sainte Face" du monastère de la Sainte Espérance à Mesnil-Saint-Loup ; travail passionnant, épuisant, où il tente de dompter l'eau ;

" Cette recherche se situait dans le prolongement de mes préoccupations esthétiques dont l'essentiel consiste avant tout à libérer l’instinct créateur, à donner l'avantage à l'élan vital sur l'intelligence, à préférer l'humain barbare à l'humain civilisé. Ainsi ai-je été parfois poussé dans ces œuvres à faire oublier la main de l'homme, à effacer le style humain en lui superposant le travail magique de l’érosion. "

" C'est l'eau qui en définitive à fixé le sujet, en agissant d'abord comme un fleuve dévastateur, mais qui en se retirant, fertilise par le dépôt de ses alluvions... ainsi, rythmes, lumière, matière, couleurs, se sont trouvés grâce à un " faire " qui s'apparente à l'action de certains phénomènes naturels aboutissant parfois à d’étranges œuvres d'art... "

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La Tragédie Cathare - René Nelli

Lors d'un voyage en Ariège en 1962 pour une première cure à Ussat, il est saisi par la mystérieuse atmosphère d'Ussat-Omolhac et des cavernes crénelées de Sabarthès ornées de figures et de symboles plus incompréhensibles que les ténèbres où elles "regardent" ; il voit la grotte dite de Bethléem où brusquement l'on se trouve en présence du grand Pentagramme ; une sorte de contact intense, de communication secrète s'établit entre le silence douloureusement pesant de ces grottes et lui.

Les quelques pages qu'il lit de Jacques Madaule "Le drame Albigeois et le destin Français" déclenchent en lui le mystérieux processus qui conduit par étape à la création artistique ; c'est un bûcher dans lequel il se jette ; poussé par sa passion plastique et mystique, il se lance dans cette aventure et "catharise" ou dramatise les signes en montrant le drame cathare sous le plus grand nombre d'angles de vues comme un cinéaste ; son inspiration s'empare de tous les signes cathares, colombes, poissons, hommes - croix, symboles solaires, mains, pentagrammes, pour aboutir à un graphisme qui porte la marque du catharisme et parfois aussi celle de l'art abstrait des Celtes ; "C'était ma quête écrira-t-il, car tout artiste n'est il pas à la recherche de son graal. "

René Nelli le rassure en lui conseillant de se laisser aller à son inspiration sans se préoccuper du fait qu'il n'y a rien d'authentiquement cathare dans ces signes gravés ou peints et devant cette œuvre si originale et mystique il écrira :

" La peinture de Bourdil est désormais une peinture ascétique, elle marque un renouvellement de l'art abstrait et place d'emblée le peintre au premier rang des voyants. "

De 1962 à 1978 son aventure cathare sera à l'origine d'une centaine d’œuvres.

Fn 1967 il épouse Louisa Rottveel une Hollandaise, enseignante, ayant vécu en Indonésie qu'il appelait familièrement Lalie ou Domba (agneau).

Le 2 avril 1976, celle qui l'avait accompagné longtemps depuis la Casa de Velazquez et qui malgré leur divorce ne cessa d'être proche de lui, Taos Amrouche meurt ; il lui rend un magnifique hommage dans un oratorio que l'on trouve dans un recueil de ses poèmes (Le Tison de l'Aurore 1981).

En 1978, la même année que le décès de Domba le Musée Calvet à Avignon reçoit de lui en donation 85 de ses œuvres.

Il apprend le décès le 10 mars 1982 de son ami René Nelli, inhumé au cimetière St Vincent à Carcassonne ; c'est la fin de près de trente ans de relations amicales et fructueuses entre eux.

André Bourdil meurt à Avignon seul à l'hôpital le 12 mai1982 et l'on peut lire sur sa tombe au cimetière de Montfavet à Avignon : " Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi, fut-il mort, vivra ".

L'écrivain Louis Lataillade, ami d'enfance du Lycée de Pau qu'il a revu à la fin de sa vie, nous révèle : " Ses œuvres qui, à première vue, relèvent de l'art abstrait ont cependant toujours un point de départ réel et sont, comme il le dit lui-même, une sorte de transposition totémique de sujets inspirés par la vie. Auteur de nombreuses études sur la peinture, son art est fait de compositions abstraites, pleines d'imagination et toujours harmonieuses de couleurs ".

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pour en savoir plus sur les lieux et l'histoire :

visite en pays cathare